Vice Versa
De la Democratie en Amerique, Des Elections en Amerique...
Roberto de Primis is a political scientist. He works in the executive office of the French Community Parliament (Brussels). He is currently intern at Chaire Raoul-Dandurand en Etudes Strategiques et Diplomatiques - UQAM (Canada)
De la Démocratie en Amérique,
Des élections en Amérique :
De la Démocratie en Amérique :
Il y a plus de deux siècles, Alexis de Tocqueville entreprit un long périple en Amérique et, à son retour, rédigea un des meilleurs ouvrages relatifs aux institutions et la société américaine. En 2008, l’auteur reconnaîtrait-il l’Amérique actuelle ?
Cette nation « en guerre » a sauvé l’Europe du nazisme il y a quelques décennies ; cette nation nous a fait rêver grâce à Hollywood ; cette nation nous a fasciné avec sa puissance économique ainsi que son avance sur son temps ; cette nation nous a fait apprécier des biens de consommation du chewing-gum au Coca en passant par Windows. Cette nation a façonné notre quotidien depuis si longtemps que nous nous sommes sentis, le 11 septembre 2001, « tous Américains » !
Une nation de contrastes :
Le continent nord-Américain révèle aux touristes des paysages si contrastés et des populations si diverses que l’on comprend mieux pourquoi la société américaine est si complexe à envisager au premier abord ; New York n’est pas les Etats-Unis à elle seule tout comme Dallas ne l’est non plus. La société américaine étale ses contrastes entre violence et démocratie, entre espoir et guerre, entre droit et milieu carcéral (sans parler de la peine de mort).
D’ailleurs, le droit est un pilier central de la construction américaine et est considéré comme contrepoint majoritaire. Cette nation a été la première démocratie constitutionnelle et demeure, encore aujourd’hui, le modèle le plus achevé de l’Etat de droit.
Les Européens ont souvent tendance à voir ce pays comme violent, la guerre en Irak n’ayant rien arrangé. Un premier facteur explicatif de cette vision européenne se situe dans le rapport des citoyens américains avec les armes et, surtout, les dérives comme les fusillades dans des Athénées et campus universitaires. Les racines de cette relation particulière « aux Armes » proviennent de l’esprit de conquête du continent et de l’affrontement entre les « nouveaux arrivants » et les Indiens au 17ème et 18ème siècle. En outre, la Constitution américaine reconnaît, en son 2ème amendement, le droit à tous les citoyens de porter une arme.
A l’étranger, la violence qui a caractérisé l’action américaine en Irak et en Afghanistan n’édulcore pas ce contraste entre démocratie aboutie et société violente ; le pays pousse la démocratie participative jusqu’à un niveau bien plus affirmé que dans nos pays européens ; le processus électoral en cours fait entre autre, de caucus et de primaires afin d’élire le futur Président, en est un bel exemple.
Des Elections en Amérique :
Depuis deux siècles, les Américains sont appelés à élire leur Président et cette année 2008 nous livrera le nom du successeur de George W. Bush Junior qui a été à la tête de l’Etat américain pendant deux mandats de 4 ans.
Les élections dans nos pays d’Europe ne s’étalent que sur une très courte période de temps au contraire des Etats-Unis qui vont vivre une année entière de campagne électorale ayant débuté le 3 janvier pour se conclure le 4 novembre 2008. On l’aura compris, le processus est long mais surtout coûteux. Tentons donc d’expliquer ce système électoral assez complexe, dont nous entendrons certainement parler durant toute l’année.
Une longue année électorale :
Aux Etats-Unis, le droit de vote est universel et reconnu par la Constitution. Bref, à partir de 18 ans, vous pouvez voter, à condition d’être inscrit au préalable sur une liste électorale. Ce processus n’est pas automatique comme en Belgique où, dès le passage à l’âge majeur, vous recevez une convocation électorale.
Cette première particularité du scrutin électoral pose deux problèmes, d’une part aux candidats à la Présidence, et d’autre part au processus démocratique lui-même. En effet, les candidats doivent convaincre la population d’aller s’inscrire afin d’être en droit de voter. Cette démarche contraignante explique le faible taux de participation aux élections ; par exemple en 2000, ce taux avoisinait seulement les 50% de la population totale du pays, alors qu’en comparaison, l’élection de Nicolas Sarkozy en France, déplaçait 84% d’électeurs.
Par ailleurs, la configuration politique du pays est beaucoup plus simple puisque seulement deux grandes formations s’y opposent : les Démocrates (symbolisés par un âne) et les Républicains (symbolisés par un éléphant). Dans chaque camp, une multitude de candidats se sont déclarés avec, au rang des Démocrates, principalement Hillary Clinton, Barack Obama et John Edwards ; chez les Républicains, Rudolph Giuliani, John Mccain, Mike Huckabee, Mitt Romney et Fred Thompson. Il arrive enfin, durant une campagne électorale, qu’un candidat, richissime, s’engage dans le processus sans le soutien d’un parti politique. Par le passé, ce fut le cas du milliardaire texan Ross Perrot et cela pourrait être le cas, cette fois-ci, pour l’actuel Maire de New York, Michael Bloomberg.
Depuis le 3 janvier dernier, la grande machine électorale est lancée avec le processus des primaires et des caucus. Les Etats-Unis sont composés de 50 Etats dont chacun a sa propre loi électorale, rendant hétérogène le processus global. D’un Etat à l’autre, durant toute la campagne électorale, vous entendez parler soit d’un caucus, soit d’une primaire, le tout étant décidé par les instances locales des Partis Démocrate et Républicain. Il peut donc arriver qu’un même Etat accueille les Démocrates en plein caucus et au même moment, les Républicains en pleine primaire.
Le système des caucus remonte aux premiers jours de la nation. Il s’agit de réunions de membres d’un parti politique, qui vont choisir leurs délégués pour la Convention nationale d’août. La particularité de ces caucus est la « parole » ; chaque partisan d’un candidat tente, en effet, de convaincre les autres membres du parti à voter en faveur de son candidat, ceci au fil de discussions et d’argumentaires.
La seconde méthode d’investiture d’un candidat, les primaires est la plus usitée. Celle-ci consiste en un scrutin plus ordinaire. Chaque membre du parti vote pour le candidat de sa formation qu’il considère le plus apte à défendre ses idées et ses conceptions de société. Il n’y a donc pas de débat avant le vote. Ces primaires peuvent être dites ouvertes ou fermées selon que tous les citoyens inscrits sur les listes électorales pourront participer ou que seuls les affiliés du parti pourront voter.
Durant de longs mois donc, les électeurs Républicains et Démocrates résidant dans chaque Etat, doivent décider de leur candidat pour le scrutin présidentiel final de novembre 2008. Ainsi, durant cette première phase, les citoyens américains n’élisent pas directement le futur Président mais bien leur candidat à la présidentielle. La dernière subtilité réside dans le fait que ce sont finalement des délégués qui représenteront le parti dans les 50 Etats à la Convention nationale du parti. Cette dernière entérinera alors définitivement le « ticket présidentiel » du candidat à la Maison Blanche et de son colistier (qui deviendra automatiquement, en cas d’élection, le Vice-Président).
La campagne pour l’investiture présidentielle de chaque tendance ayant pris fin, la campagne électorale, à proprement parlé, peut débuter. Chaque candidat désigné pour la course à la présidence et son partenaire, auront 2 mois avant les élections générales du 4 novembre 2008. Commencerons alors les vrais hostilités entre Démocrates et Républicains sur un programme politique.
Le jour des élections générales, tous les citoyens, ayant plus de 18 ans s’étant inscrit sur les listes électorales pourront voter, mais ce scrutin se déroulera en fait au suffrage indirect. En effet, dans chaque Etat, le citoyen élit un nombre de Grands électeurs qui est égal au nombre de ses représentants et Sénateurs. Ils sont 538 pour tout le territoire. Ce sont ces Grands électeurs qui éliront directement le futur Président, les citoyens leur ayant donné une « procuration » pour voter pour le candidat qu’ils soutiennent. Bien que le 5 novembre à l’aube, il sera possible de connaître le nom du 44ème Président en additionnant simplement le nombre de Grands électeurs lui étant favorable, ce ne sera qu’au début du mois de décembre suivant les élections générales que les Grands électeurs se réuniront afin d’élire officiellement le Président et le Vice-Président à la majorité absolue, c’est-à-dire, 270 voix sur les 538. Le 20 janvier 2009, le nouveau Président prononcera son discours d’investiture qui marquera le début de son mandat de 4 années. Le Président ne peut briguer plus de deux mandats d’affilée, voici pourquoi George Bush Jr. ne peut se représenter.
L’élection des « grandes premières » :
Le scrutin de 2008 comporte une tonalité nouvelle puisque ce sera le scrutin des « premières fois ». Quoi de plus normal quand on observe le profil des différents candidats dans la course à la présidentielle. Dans le camp Démocrate, Hillary Clinton pourrait être la première femme à devenir Présidente, Barack Obama, de son côté, pourrait être le premier Président de couleur. Dans le camp des Républicains, Mitt Romney pourrait être le premier Mormon à devenir chef de l’Etat, Rudolph Giuliani, le premier italo-américain.
Cette grande nouveauté démontre comment la société américaine, souvent en avance sur son temps, a évolué. Dans le passé, des candidats de couleur ou d’origine étrangère ont du déclarer forfait durant l’élection présidentielle parce que la société américaine n’était pas prête pour une telle « révolution ». Il apparaît donc que les Etats-Unis acceptent de plus en plus leur versant multiracial et multiethnique.
N’est-ce pas justement grâce à cette nouvelle donne, cette ouverture de la société américaine, que le(a) prochain(e) candidat(e) sera capable de mieux rapprocher certains contrastes de la nation ?
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